dimanche 21 mars 2010

Real, Barca. Barca, Real.
Une histoire vieille comme le monde, une rivalité organique, institutionnelle. Une volonté aussi d'imposer un modèle au monde. La rivalité entre le Real Madrid et le Fc Barcelone est expansionniste.

D'un coté, vous avez le FC Barcelone, club centenaire, qui a toujours fait du beau jeu une obligation. Depuis une vingtaine d'années, le "Barca" a d'ailleurs trouvé sa voix. La tactique est simple: le 433. Une organisation rationnelle qui permet d'occuper le terrain en longueur et en largeur. Une tactique visant à déplacer les blocs adverses et à permettre au porteur de balle d'avoir toujours deux solutions: c'est le triangle.
Le Barca veut bien jouer, c'est-à-dire jouer à terre, donner vie à la balle, créer des décalages grâce aux multiples appels et faire participer les 11 joueurs aux phases offensives mais aussi défensives.
Actuellement, c'est le modèle dominant.
Tout le monde veut jouer Barca, veut le 433, veut rationaliser son football. L'important est de ne pas rendre le ballon à l'adversaire quitte à passer par des longues phases de conservation.
De l'autre, vous avez le Real Madrid, club centenaire lui aussi, qui a l'obligation du beau jeu mais voit cette donnée différemment. Le Real Madrid n'est pas décortiqué. Il n'a pas d'organisation fixe et préfère miser sur l'instinct. Les joueurs doivent être libres dans leurs placements, dans leurs envies.
L'important n'est pas de bien occuper le terrain mais d'être esthétique. Le Real ne veut pas du ballon pour contrôler le match mais pour créer.
Cependant, ce modèle semble avoir ses limites face aux organisations défensives. C'est en tout cas ce que laisse penser les dernières éliminations en Champions League.
Le Real Madrid est donc dominé.

Mais selon moi, le Real Madrid est ce qu'il existe de plus beau dans le football.

Le Real Madrid, c'est un tableau fait d'un seul jet, un instantané. C'est Ryu Murakami et son style qui brise les règles littéraires. Il faut briller. Les joueurs doivent créer un instant unique, doivent tenter le geste, doivent surprendre. Là ou le cerveau du Barca se nomme Xavi (et autrefois Guardiola), le Real a confié son animation à Zidane (ou à Guti actuellement).
Là ou les exploits viennent de Messi et de sa belle histoire, le Real a confié les clefs de son esthétisme à Cristiano Ronaldo, joueur dont la vie aurait inspiré de nombreux dramaturges grecs.

Mais pour être plus concret, restons dans le domaine sportif.
Cette situation est -globalement- identique dans le monde du Rugby.
La France actuelle qui occupe le terrain, est disciplinée, gagne mais qui ne lui préfère pas la France du French Flair. Une situation qui se retrouve aussi au Tennis ou la rivalité entre Federer et Pete Sampras ne cesse malgré la retraite de l'Américain.
Le Suisse est Barcelonais dans son style: il aime faire visiter toute la surface du terrain à son adversaire, maitrise tous les coups, sait très bien défendre et son jeu semble issu d'un calcul savant. C'est le plus gros Qi tennis de l'Histoire. L'Américain en revanche était un joueur instinctif, capable de monter au filet malgré une attaque moyenne, misant sur ses réflexes, sur son talent..

Le Real Madrid, le French Flair, le jeu d'attaque de Sampras, tous ont un point commun: la prise de risque.
Le Barca lui ne laisse rien au hasard. Une situation semble compliquée? Pas grave, on repasse derrière. L'équipe adverse joue une contre-attaque? Il faut faire faute. En effet, et malgré l'imaginaire collectif, le Barca fait beaucoup de fautes d'anti-jeu dans la difficulté. Le Real lui aime se mettre en difficulté. Une faute n'est pas belle pour le jeu, revenir n'est pas bien vu du public. Avez-vous déja vu le Real conserver la balle à Bernabeu? Jamais, le public siffle.
Alors que penser de ces modèles? Que le Barca domine, c'est indéniable, mais que le Real sera toujours meilleur. Le Barca actuel va forcer les équipes à rationaliser leur propre jeu, va créer indirectement des nouveaux systèmes défensifs. En revanche, le Real restera une énigme et peut sur n'importe quelle phase changer le cours d'un match.

Le Fb Barcelone, c'est Kant et sa métaphysique. C'est la ph(r)ase interminable qui sera juste au final. C'est la vérité par la démonstration. Le Real Madrid, c'est Hubert Selby Jr, c'est brut, c'est un éclat.
Un match du Fb Barcelone se vit, s'analyse. Un match du Real Madrid se rêve.

Dayi..

vendredi 19 mars 2010

Tirage au Sort de la Champion's league

Inter Milan (ITA) - CSKA Moscou (RUS)
Arsenal (ANG) - FC Barcelone (ESP)
Bayern Munich (ALL) - Manchester United (ANG)
Lyon (FRA) - Bordeaux (FRA)
Ça y est, le tirage au sort des quart de finale de la C1 est connu. Je vous laisse donc rapidement mon ressenti et mes prévisions.

-> Inter Milan - CSKA Moscou
A priori le quart de finale le plus déséquilibré. Le CSKA a montré face à Seville qu'ils avaient une belle équipe, joueuse et capable d'embêter pas mal d'équipes Européennes. Cependant, je pense que l'envie de vaincre du Mou va transcender ses joueurs. Ajoutez à cela la présence d'Eto'o, fuoriclasse vainqueur de 2 C1 ces dernières années et vous comprenez qu'il sera dur d'aller chercher cette équipe.
Vainqueur: Inter

-> Arsenal - FC Barcelone

Pour ce quart de finale, je serai sans doute à contre-courant, mais je pense que c'est du 50/50. Le Barca ne m'a pas convaincu cette année lors de ses grands rendez-vous à l'exception de la réception de l'Inter. Zlatan reste un problème pour Guardiola et la forme physique de Xavi inquiète. En face vous avez une équipe joueuse qui sait courir et qui a sans doute un profil adéquat pour jouer au Camp Nou.
Vainqueur: Arsenal

-> Bayern Munich - Manchester United

Cette fois, il ne devrait pas y avoir de suspens. Le Bayern montre d'énormes lacunes, que ce soit en C1 ou en championnat et la double-confrontation face à la Fio n'a rassuré personne. En face, tu as une équipe qui connait la C1, participante aux 2 dernières finales et qui compte l'attaquant le plus prolifique d'Europe. Je pense que MU devrait s'imposer sans trembler surtout avec un match retour à Old Traford.
Vainqueur: Manchester

-> Lyon - Bordeaux

Mon moment de gloire. Je l'avais annoncé en aout 2009: Lyon ira en quart et avec un tirage au sort favorable en demi-finale de C1. La preuve est ici: Vizu
Donc voila, je pense que l'expérience va donner un plus aux joueurs Lyonnais que l'on attend pas et qui profiteront de ce statut d'outsider.
Vainqueur: Lyon


Rendez-vous dans quelques semaines pour la suite des évènements.

Dayi..

mercredi 17 mars 2010

Mon projet pour l'As Monaco

Depuis quelques années, le club de Monaco n'est plus ce qu'il était.
Partant de ce constat simple mais réel, voyons ce que Guy Lacombe pourrait faire pour faire revivre cette équipe. L'effectif est à mon sens talentueux et il faudrait se servir des derniers matchs sans enjeux pour forger une équipe type et ainsi avoir plus de certitudes vis-à-vis des postes prioritaires pour le prochain mercato. Aussi, trouver une meilleure composition d'équipe pourrait permettre aux joueurs de trouver de nouveaux automatismes qui pourraient s'avérer décisif en Coupe de France, dernier objectif cette année et qui pourrait, en cas de succès, donner une qualification inespérée pour l'Europa League (avec tous ses avantages bien connus: bonus financiers, attrait renforcé).

Première chose à faire: créer une colonne vertébrale. Plusieurs joueurs paraissent, au vue de leur saison indispensable. Ruffier/Puygrennier/N'koulou/Néné/Park
Ces 5 joueurs sont les plus réguliers. Le cas de Puygrennier est compliqué car prêté par le Zenith avec une OA importante. Néanmoins, il stabilise la défense et parait indispensable.
Autour de ces 5 joueurs, plusieurs jeunes devraient utiliser les matchs restants pour continuer leur développement. Mongongu/Haruna/Coutadeur/Mollo
Enfin, reste 2 anciens qui sont plus la par défaut. Modesto/Traoré
Ces deux joueurs bénéficient du fait que les autres latéraux de l'effectif n'ont apportés aucune garantie. Certains se prononcent en faveur de la titularisation de Muratori mais je pense personnellement qu'il ne fournit aucune garantie de progression.
Reste le cas de Pino blessé, et d'Alonso, qui freine la progression de Mollo.

La formule serait donc la suivante:

-----------------Ruffier-----------------
Modesto/Mongongu/Puygrennier/Traoré
----------------N'Koulou---------------

----------Coutadeur/Haruna-----------
----Mollo Park Néné------

La défense est classique et semble celle qui apporte le plus de garanties. Cependant, l'été devra servir à renforcer en priorité le poste de latéral droit. Modesto, c'est Dieu mais malgré tout, il nous faut avant-tout un joueur plus offensif. A gauche, Traoré qui semblait être une priorité de Lacombe ne devrait pas voir son statut remis en cause. Pourtant, un latéral plus offensif aurait aussi fait beaucoup de bien. Dans l'axe enfin, il faudra essayer de négocier un transfert de Puyg car cette charnière centrale semble prometteuse.

En 6, N'Koulou semble s'imposer naturellement comme un élément indispensable. Sa technique, sa vision de jeu et sa classe en font un futur grand. Simplement il a quelquefois des largesses tactiques rédhibitoires. Il faudra profiter de ces quelques matchs pour qu'il travaille cet aspect.
A ses cotés, Coutadeur et Haruna doivent lui être associés en tant que relayeurs. L'expérience d'un numéro 10 a montré ses limites et ces 2 joueurs sont sous-exploités. Là aussi, il faut utiliser les matchs restants pour améliorer leur entente et leur placement. En combinant la qualité technique de Coutadeur à la puissance d'Haruna, on peut obtenir une paire de relayeurs de qualité.
Ce milieu est jeune, manque d'expérience mais justement, c'est en se servant de ces matchs qu'ils pourront travailler leurs placements respectifs.

Une paire qui devra alimenter les trois joueurs offensifs que sont Park, Néné et Mollo. Néné est au-dessus du lot mais souffre du manque de solutions. En installant une équipe-type, Néné pourrait d'ores et déjà créer de nouveaux automatismes. Mollo lui doit profiter de ses derniers matchs pour prendre des repères coté droit. Le coté gauche étant la propriété de Néné, à lui de s'imposer, de prendre des risques.. Quant à Park, il faut absolument lui offrir notre confiance car il a montré des qualités collectives importantes lorsque l'on évolue seul en pointe. Surtout il commence à montrer des qualités de finisseur qui font de lui un attaquant complet.

Quant au recrutement, il parait donc clair qu'il faut cibler les 2 postes de latéraux et régler le cas Puygrennier. Pour les autres postes, seuls Ruffier, N'Koulou et Néné doivent être intouchables et il serait préjudiciable de créer une concurrence à leurs postes. En revanche, tous les autres joueurs doivent être en alerte et une amélioration est bienvenue à tous les autres postes.
Il est en tout cas primordial d'utiliser cette fin d'année pour bâtir l'équipe de 2010/2011.

Dayi..

Top 5


C’est après lecture d’un article de DimeMag -l’excellent site Americain-, que j’ai eu l’idée d’écrire cet article. Le sport est parsemé de mecs chanceux. Right man at the right place. Et la NBA n’est pas exempte de ses joueurs dont la carrière aurait pu être anonyme mais qui, grâce à un coup du sort ont su écrire leurs noms dans les livres d’or de la grande league.

Voici donc mon Top 5 des joueurs les plus chanceux du Basket US.

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1. Daniel Gibson : Joueur unidimensionnel au possible, il ne sait faire que shooter mais sa petite taille fait qu’il ne peut se créer son propre shoot. Meneur par défaut, Gibson est une énigme sur le terrain. Pas de ball-handing, pas de dribble, pas de défense (Tony Parker s’en souvient) Gibson a eu l’opportunité unique d’être drafté dans la même équipe que Lebron James. Sa mission : laisser James faire le travail de meneur et attendre des positions ouvertes pour rentrer des Jump-Shoots. Accessoirement, il met l’ambiance et est en couple avec Keyshia Cole. Une apparition en Finale NBA et un futur titre cette année(?) en font un putain de chanceux qui doit prier pour que Lebron ne s’en aille pas à NY.

2. Kobe Bryant : Extra-terrestre du Basket, Kobe aurait pu vivre une carrière toute autre.. Le jeune Kobe, qui sortait du lycée a en effet été drafté par les Charlotte Bobcats (Hornets à l’époque) en 1996 en tant que 16ème choix. Heureusement pour lui, Jerry West, dirigeant des Lakers l’avait repéré et croyait au potentiel du garçon. Echangé instantanément contre Divac, on se demande si Kobe aurait connu la même progression dans une équipe aussi peu médiatisée que Charlotte. Aurait-il pu terminer comme de nombreux prospects NBA ? On ne le sera jamais.

3. Amare Stoudemire : Lui aussi a eu la chance d’atterrir dans une équipe drivée par Steve Nash. C’est à son contact qu’il est devenu la machine à scorer qu’il est. Mais que serait devenu Amare dans une équipe jouant sur un tempo plus lent ?
Amare est pour moi un joueur qui maitrise le pick’n’roll en exploitant à merveille ses incroyables qualités athlétiques mais il n’a pas un QI basket développé. Défensivement, c’est une brêle sur l’Homme et il n’a toujours pas les fondamentaux du rebond. L’année prochaine, Amare sera Free Agent et sera donc libre de signer loin de l’Arizona. Espérons pour lui qu’il joue avec un meneur Up-tempo sinon les carences d’Amare pourraient briser sa réputation.

4. Eddy Curry : A l’instar de Jerome James et Jares Jeffries, Eddy Curry fait partie de ces petits chanceux qui ont eu le flair de signer pour Isiah Thomas. En effet, il fait partie de la multitude de contrats pourris signés par Thomas en tant que GM des Knicks. L’année prochaine, il touchera 11 millions de dollars alors que cela fait 2 ou 3 ans qu’il n’a pas eu d’impact sur un terrain de Basket. Plus connu dans les Burger King de Big Apple, Eddy Curry est le dernier vestige d’une époque New-Yorkaise qu’on espère révolue.

5. Tony Parker : Déjà, niveau Basket, il a été gaté en étant drafté par les Spurs. Club ou il n’y avait pas de réel meneur de talent ET Tim Duncan. Mais dans la vie, Tony Parker est surtout le compagnon d’Eva Longoria et ça suffit à en faire l’un des joueurs les plus chanceux.

Dayi..

mardi 2 mars 2010

Johnny Chien Méchant


Johnny Mad Dog est un cri de désespoir, une déchirure pour tout homme qui ne veut pas fermer les yeux...

Dès les premières minutes du film, vous êtes immédiatement captivés par la puissance des images qui s’enchainent à un rythme soutenu. Un rythme dicté par la cadence de ces jeunes enfants-soldat qui n’ont peur de rien et qui suivent mécaniquement les ordres du General Never Die.
Jean-Stéphane Sauvaire nous plonge dans un film-documentaire hyper-réaliste ou les enfants ne font que répéter ce qu’ils ont autrefois appris au péril de leurs vies. Ce film a en effet pour particularité d’avoir été tourné avec des anciens soldats libériens... on est donc stupéfaits de voir à quel point Johhn Mad Dog le héros, l’émouvant No Good Advice (le plus enfant des soldats) ou encore Butterfly se déplacent avec l’aisance de vétérans...



Le sujet est polémique et pourtant, ce film arrive à ne pas trancher, à ne pas être manichéen et réussit là ou était la grosse difficulté : dédouaner les crimes sans pour autant faire de ces enfants des victimes pures et simple du conflit. Malgré tout, les scènes d’initiation (danse, chants ou assassinats forcés) humanisent ces enfants –inspirés dans leurs combats par les films Hollywoodiens- et on s’attache malgré nous à ces tueurs qui assassinent et humilient vieillards, femmes et enfants.
A coté de ça, la petite Laokole et son père handicapé dressent un tableau criant de ces victimes innocentes dont on ne parle jamais, qui n’ont pas de voix mais qui souffrent au grès des déplacements forcés, des pillages et des meurtres qui sont coutume lors des conflits Africains.

Ce film est donc un must-see grâce à sa réalisation unique et à un scénario certes concis mais qui aborde de multiples questions d’actualité tout en respectant l'œuvre originale, le livre Johnny Chien Méchant d'Emmanuel Dongala. Un film boudé sur notre territoire, peut-être en partie à cause de la culpabilité de cette honteuse France-Afrique mais qui se vit avec fureur. Le drame sur la pellicule.

Dayi..

dimanche 28 février 2010

Hommage aux défenseurs

Showtime
On le sait, la NBA aime ses stars. A coups de highlights, de top 10 ou de campagnes publicitaires, la league a toujours su mettre en avant ses meilleurs joueurs afin de promouvoir le basket Americain à travers le monde. Cependant cette pratique a une dérive : elle met en avant les joueurs offensifs au profit des défenseurs pourtant indispensables pour gagner des titres.
On retiendra les Lakers du showtime au profit des Bad Boys de Detroit, Les Kings de Sacto au bénéfice des Spurs de Duncan ou les actions d’éclat d’un Kobe au profit des interceptions décisives d’un Ariza l’an passé lors des finals Nba . Tout n’est donc que scoring, assist et buzzer beater alors qu’une vraie contestation des déplacements, une prise de position féroce au rebond ou un contre sur shoot n’est que rarement mise en avant. Cet article, c’est simplement pour redonner à la défense ses lettres de noblesse car oui, il y a des gars qui ont aimés les Knicks des années 90, les Pistons de Chuck Daly ou les gars comme Bowen et James Posey.

Mais ce qu’il y a de plus blessant, c’est que les Defensive Player of the Year ne récompensent plus les meilleurs défenseurs de la league mais simplement les joueurs les plus hype. Dwight Howard est inhumain lorsqu’il contre en second rideau et prend beaucoup de rebonds mais ce n’est pas un gros défenseur au poste -il prend à chaque feinte- et sur les aides. Lebron James est un contreur spectaculaire lui aussi mais n’est pas ce que l’on peut appeler un gros défenseur et il en va de même pour Kobe Bryant, souvent vanté pour sa défense mais qui ne s’occupe pas du meilleur scoreur adverse. Car dans une NBA ou les contacts ne sont plus autorisés, les scoreurs sur les postes 2 et 3 ne s’occupent plus du go-to guy player adverse pour ne pas finir en foul trouble. Alors oui, Kobe sur ses premières années pouvait se permettre de s’occuper d’un joueur chaud mais il faut être prosaïque et regarder la réalité en face. Aujourd’hui, les stars ont un rôle d’électron libre dans une défense et se concentrent sur l’attaque. C’est pour cela que l’on peut voir chez les Lakers un Derek Fisher défendre sur un Shooting Guard adverse –en lieu et place de Kobe- ou Delonte West à Cleveland se taper Hedo Turkoglu qui lui rend 20 cm pour éviter que Lebron James ne fasse des fautes et s’épuise en défense. La vérité est donc la suivante : il n’y a plus de joueurs dominants des 2 cotés du terrain.
Reste le cas des joueurs intérieurs mais lorsqu’on regarde le classement des meilleurs scoreurs de la league, seul Dirk est dans le Top 10. La NBA connait un creux avec le déclin de Shaq et de Duncan et le peu de renouvellement des gros pivots. Alors que les années 90 étaient celles des Robinson, Ewing, Olajuwon, Barkley ou Kemp, l’ère actuelle est dédiée aux joueurs extérieurs : la règle des 3 secondes in the paint aidant.

Defense!
Mon but est donc d’avoir une pensée pour les vrais défenseurs, ceux pour qui défendre sur le gars d’en face est une mission, ceux qui se sacrifient pour que leurs coéquipiers aient le moins de boulot possible, ceux qui vont jouer un peu moins car les fautes les limiteront.
Au poste de meneur, je choisi le tandem Rondo/Williams. Rajon Rondo est partout. Il ne s’échappe de ses responsabilités, est un des meilleurs intercepteurs de la league et surtout, malgré sa taille prend énormément de rebonds offensifs, ce qui prouve qu’il défend avec hargne les positions. Deron Williams lui est un bœuf, difficilement bougeable et capable de défendre sur n’importe quel profil de Guard adverse. Il a le niveau défensif, la puissance et la volonté pour défendre sur tous les joueurs de moins de 2 mètres de la league et c’est donc un atout pour
Sloan.
Au poste 2/3, j’aurai une pensée pour 3 joueurs : Delonte West, Shane Battier et Thabo Sefalosha. Les 2 premiers sont bien connus dans la league, et les cassettes des dernières séries entre les Lakers et les Rockets pour se faire une idée de la façon dont il faut défendre face aux scoreurs adverse : c’était un modèle. En revanche Thabo est moins connu mais abat un travail monstrueux cette année avec le Thunder, soulageant Kevin Durant en défense et martyrisant les scoreurs adverses. Sa grosse qualité est liée à une grosse dépense d’énergie sur la prise de position qui rend difficile les transmissions et de bons appuis qui lui permettent de ne pas se faire déborder sur le 1er pas. Si le Thunder est si bon, c’est en partie grâce à ses 25 minutes quotidiennes.
Dans la raquette j’aimerai mettre la lumière sur James Posey. C’est un forward avant-tout mais lors de ses 2 titres, il a été l’un des éléments majeurs grâce à sa polyvalence. Avec Miami face à Dallas, on a beaucoup parlé du tandem Wade/Shaq mais peu ont soulignés le travail de Posey sur Dirk (bien aidé par Haslem). Et avec les C’s face aux Lakers, il a martyrisé Kobe Bryant à coup de petite fautes et de Dirty play. Il n’est plus à son niveau mais c’est un joueur remarquable par son don de soit pour l’équipe.
Actuellement je sélectionnerai donc Kenyon Martin qui, malgré ses graves blessures, est devenu un défenseur très intelligent, très puissant et capable de défendre sur plusieurs profils de Forwards. A ses cotés, une grosse pensée pour Chuck Hayes qui est sans-doute un des Centers les plus petits de l’Histoire de la league, mais qui soir après soir, continue à avoir des minutes grâce à sa technique au sol et son abnégation. Il est incroyable de voir à quel point il est meilleur défensivement que des Jefferson, Ming, Bynum ou Boozer qui lui rendent pourtant des cms et des kgs mais qui n’ont pas sa science défensive.
Mon 5 est donc le suivant : Rondo – Sefalosha – Battier – Martin – Hayes.
Ce n’est pas très glamour et j’ai bien peur qu’aucun de ces joueurs ne soit cité pour le DPY mais je sais que les GM et les coachs reconnaissent leur boulot. C'est en tout cas un 5 qu'aucune équipe ne souhaiterait jouer.

Dayi..

jeudi 4 février 2010

D-Wade is the Best


A première vue, D-wade a une année compliquée. Il score 3 pts de moins que l’an passé, fait moins d’assists et de rebonds et son équipe a un bilan sous les 50%. D’ailleurs, il n’est pas saugrenu de se poser la question de la participation du Heat en play-off. Les 4 premières places semblent être promises à Cleveland, Orlando, Boston et Atlanta. Mais derrière se profile une lutte à 5. Enfin à deux car il semble que les Bobcats, les Bulls et les Raptors aient les rosters pour s’assurer une place. Reste donc le Heat et les Bucks. Problème, les Bucks restent sur deux victoires face au Heat et semblent avoir une bonne dynamique.

Tout semble donc compliqué. Mais malgré tout, j’ai l’intime conviction que D-Wade est le meilleur joueur de la league. Pourquoi ? Parce que son équipe ne vaut rien sans lui. Niveau point guard, Chalmers –qui vient de se blesser- ne confirme pas sa première année et Alston est toujours aussi inconstant. En Small Forward, le Heat est obligé d’aligner Richardson qui n’est plus que l’ombre du joueur qu’il était à Phoenix. Seule éclaircie : le poste de Forward ou Beasley s’affirme devant le très précieux Haslem. Malheureusement la raquette est abandonnée au fantôme de Jermaine O’neal.

La conclusion est terrible : tout repose sur D-Wade. Là ou Kobe peut se reposer le scoring d’un Gasol ou d’un Artest, là ou Lebron a derrière lui une défense de fer avec West, Varejao et surtout Brown qui excelle dans les systèmes défensifs, Wade a des joueurs limités offensivement et qui ne savent pas défendre. L’équipe de Miami est donc une des équipes les plus faibles de la league. Même les Wolves et les Wizz ont un meilleur effectif. Je pense d’ailleurs que si Riley ne modifie pas drastiquement son roster, Wade partira.

Pourtant, je vois encore en D-Wade le meilleur joueur de la league. D’abord car avec une telle équipe, jouer les play-off est déjà miraculeux. On se souvient que l’année de sa blessure, il y a deux ans seulement, Miami avait fini cancre de la league. Ensuite parce que même si ses stats sont en baisse, Wade joue déjà 2 minutes de moins. Et surtout Wade essaie d’améliorer ses teamates. J’ai pu l’observer au Madison Square Garden : Wade ne porte que peu la balle. Il ne croque pas. Wade laisse à O’neal le poste bas, permet à Beasley de s’améliorer et veut que son équipe prenne de l’expérience. Les pay-off de l’an passé ont montré à Wade qu’il n’arriverait à rien avec ces coéquipiers donc il force moins et se repose. Je ne dis pas que cette tactique fera de Miami un contender, mais simplement que c’est cette volonté de Wade qui rend ses stats moins bonnes.

Enfin, Wade reste un joueur merveilleux. Déjà par son QI basket, sa capacité à ne pas croquer, ensuite parce qu’il est un indéfendable. Son premier pas est ultra-rapide et il attaque le cercle à volonté. Son shoot devient de plus en plus fiable (plus qu’un Lebron) et c’est donc un casse-tête pour les défenses adverses pourtant totalement focalisées sur lui. Face au Heat, on prévoit un plan anti-Wade car on sait bien que son Supporting Caste n’a pas le niveau. Défensivement c’est une bête, un compétiteur hors-normes. L’année dernière, il est devenu l’un des rares SG à finir avec une moyenne de plus d’un contre par match et il fait partie des tous meilleurs intercepteurs de la league.

Maintenant essayons de visualiser Wade à LA : avec Bynum, Artest et Fisher... qui douterait du titre ? Si on s’intéresse à Kobe, il croque avec un effectif incroyable. Avec 4 voir 5 joueurs de niveau all-stars et un coach HOF, comment Kobe peut avoir un bilan inférieur à celui des Cavs ? Kobe enchaine les buzzer beaters ? Oui mais parce qu’il n’arrive pas à finir le match en 40 minutes…
Wade ne prend pas plus de shoots alors qu’il n’est pas bien entouré alors on imagine ce que ça donnerait avec des finisseurs all-stars.

Définitivement, Wade est une star mal entourée. D’ailleurs, il semble qu’il ne veut plus. Plus continuer à se faire mal, à mettre son corps en danger, à jouer 38 mns/match pour que le Heat joue la victoire. Mais bientôt l’été 2010 : si Riley, qui a dégagé du cap arrive à signer un Bosh ou un Stoudemire, Wade restera prouver à Miami qu’il est le meilleur. Sinon il ira rejoindre une bonne équipe (Chicago sa ville natale ?) pour redevenir contender. Wade est dans un bateau qui coule et se bat pour ne pas se noyer mais bientôt il reviendra prouver quel joueur il est. Avec un bon défenseur au périmètre (Moon l’était l’an passé mais s’est blessé avant Atlanta) et un pivot finisseur, je suis sur que le Heat jouerait le titre. Wade rend les autres meilleurs, pas Kobe. Et Lebron ? Il n’a pas les capacités de Wade à tuer le match.

Rendez-vous en 2010 : Dwayne Wade Year !

Dayi..